Mon premier Ironman: Nice

Publié le par Vincent Castaner

Ca y est, je l’ai fait ! J’ai passé la Finishline de l’Ironman de Nice, il m’aura fallu 13h39 pour finir les 3,8km de natation, les 180km de vélo et les 42,2 km à pieds.

C’est mon premier Ironman, je me suis inscrit alors que je venais d’apprendre la récidive de mon cancer, à 22 ans, et en plus j’ai entraîné avec mois la moitié de mon club de triathlon !

Départ le mercredi matin de la gendarmerie de Rosny (oui je suis dans un club de gendarme), ou un super Traffic bleu tout équipé (gyro et tout et tout) nous attend direction la gendarmerie de Grasse où nous sommes logés.

Après une bonne nuit de sommeil, nous allons reconnaître un bout du parcours vélo, et pas le plus facile, puisqu’il s’agissait du col de l’Ecre. Premier constat : il fait très chaud, deuxième constat : le vélo est très lourd, troisième constat : mon compteur doit être cassé, il ne dépasse pas les 15km/h ! ! Ah non il fonctionne bien !

En rentrant le moral n’est pas au plus haut, mais n’ayant pas d’expérience sur la distance Ironman, et pas beaucoup non plus en triathlon, ce n’est que ma deuxième saison, j’écoute les conseils de tout le monde, et j’essaye d’en prendre bonne note.

Le soir nous allons chercher les dossards au village, et l’on rentre tout de suite dans "l Ironman spirit " avec des athlètes d’un peu partout, des marchands de vélo et de combinaison d’un peu partout. Après présentation de ma carte d’identité, et de ma licence (moi je ne l’ai pas oublié, spéciale dédicace pour Thierry qui aime se faire remarquer), on me remet mon bracelet d’athlète ainsi que mon paquetage (cadeaux, dossards, etc…)

Ce bracelet, il est tout petit, orange, pas super beau, mais ça fait quand même quelque chose de l’avoir autour du poignet. A présent je suis un concurrent de l’Ironman France. Pour ceux qui ne le savent pas, ce bracelet, autre qu’un symbole pour moi, sert à accéder au parc à vélo et à la Pasta Party.

Vendredi soir, Pasta Party, au palais des expositions de Nice, toujours " Ironman Spirit " avec 1500 athlètes qui mangent des pâtes ensemble sans forcement sans se comprendre J

Samedi, farniente, nettoyage du vélo, et dépôt de celui ci au parc à vélo ainsi que des sacs de transition, et Re-Pasta Party, à la gendarmerie de Grasse.

Ce soir la c’est dodo très tôt car demain réveil à 3h30, mais de grosse difficulté pour s’endormir. Aurais-je la pression ? ? ?

Dimanche matin : C’est le Jour J, réveil assez facile, petit déjeuner Overstim’s, une douche et hop je suis prêt !

Arrivé dans le parc, dernier réglage du vélo, on enfile la combi, et on s’échauffe un peu en mer.

6h20, je rentre dans le Sas " 1h02 " et j attend pour le départ, en voyant l hélicoptère et tout ce monde autour de soi, je suis pressé que le départ soit lancé car la pression est à son comble.

Ca y’est c’est parti ! La journée va être longue, Je fais 200m en sprint, histoire de m’extirper de la masse, mais ca ne me suffit pas, et je me prends un sacré coup dans l’œil, aïe ca fait mal avec des lunettes suédoises ! Je me souviens des conseils du coach natation, grosse cadence sur l’aller et j’allonge les bras sur le retour. Le parcours se fait en 2 boucles de 1,9km, à la sortie de la première boucle, je vois que je suis dans la bonne moitié, tout va bien. Je ne force pas, je préfère garder de la réserve. A la sortie de la deuxième boucle, je prends le temps de me rincer sous la douche afin de bien enlever le sel, et attaque la longue transition. Résultat 1h03 en natation soit 1’40 au 100m, 372ème temps.

J attaque le vélo, les premiers 20km sont plats, je suis sur la plaque, je garde une cadence de 90 tpm, pour rester à environ 30,35km/h, mais des fusées me dépassent, je garde mon rythme et me concentre sur ma propre course, 180 km c’est long et dans l’arrière pays Niçois c’est difficile !

Je commence à grimper le col de l’Ecre quand tout d’un coup :PSSSSSSHHH, la roue arrière qui crève, c’est des choses qui arrive ! Je répare, et la commence les problèmes, ma pompe à cartouche explose, impossible de gonfler à plus de 4 bars ! Je repars et re-crève quelques centaine de mètres plus loin forcément. Je remets une nouvelle chambre à air, la dernière et me demande comment je vais gonfler ma roue ? ? Il me reste des cartouches de CO2, mais rien pour l adapter a ma valve ! ! Je commence à paniquer, car ça me ferait Ch*** d’abandonner sur une crevaison ! Heureusement, un américain s arrête et me file un coup de main pour regonfler ma roue. Merci beaucoup ! ! ! J’ai quand même perdu un quart d’heure, et entre temps des centaines de personnes sont passés.

On se re-concentre, et c’est reparti, en espérant ne plus crever car la je n’ai plus rien !

Au 110ème km, je vois Thierry qui se fait encore remarquer, mais ce coup ci dans l’ambulance après une lourde chute, direction l’hôpital… C’est dur psychologiquement car, seul un gendarme me renseigne sur son état de santé, et il n’a pas beaucoup d’information. J’attaque les 60 km de descente, ou le stage montagne en Espagne, m’a été fort utile, puisque je dépasse les 70km /h dans les descentes (maman rassure toi, je n’ai pas pris de risques inutiles).

Ca y est j’ai fini les 180 km de vélo en 7h00 ! et j attaque le Marathon, mon premier…

Le parcours à pieds se fait en 4 boucles de 10km qui me paraisse une éternité, avec un coté rempli d’animations et de spectateurs, et une autre partie assez déserte, ou le mentale doit être ultra compétitifs !

Heureusement Laurent, me rattrapera et nous finirons la course ensemble, au sprint (pour le fun !De toute manière ça faisait longtemps qu’on avait mal !) voilà mes temps :

FIRST RUN SEGMENT: 5.25km 5.25 km (34:50) 9.04 km/h SECOND RUN SEGMENT: 10.5km 5.25 km (37:31) 8.40 km/h THIRD RUN SEGMENT: 15.75km 5.25 km (36:11) 8.71 km/h FOURTH RUN SEGMENT: 21.1km 5.35 km (41:10) 7.80 km/h FIFTH RUN SEGMENT: 26.35km 5.25 km (41:35) 7.58 km/h SIXTH RUN SEGMENT: 31.6km 5.25 km (41:57) 7.51 km/h SEVENTH RUN SEGMENT: 36.85km 5.25 km (47:23) 6.65 km/h EIGHTH RUN SEGMENT: 42km 5.15 km (40:34) 7.62 km/h FINAL RUN SEGMENT: 42.2km 0.2 km (0:34) 21.18 km/h TOTAL RUN 42.2 km (5:21:45) 7:37/km

Les derniers 200m sont exceptionnel, il y a de la foule, de la musique, et énormément de bonheur, d’en avoir enfin fini ! Se voir remettre la médaille est un pur moment de joie.

Ca y est je fais parti de la grande famille des Finisher, j’ai fait un Ironman à 22 ans et dans des conditions assez spéciales. Je sais désormais que malgré tous les obstacles de la vie, je peux accomplir de grandes choses. Cette épreuve sportive aura été pour moi un grand moment qui restera sans doute gravé à jamais. Je ne l’ai pas fait pour "me la jouer ", juste pour mieux me connaître et voir jusqu’où allait mon courage et ma force mentale. En une journée, je n’ai jamais eu autant d’émotions différentes : de la joie, de la peur, de la détresse, du bonheur, de l’euphorie…

Je comprends désormais pourquoi tant de personne font de l’Ironman, et ne revienne pas sur du Court.

Je remercie l’organisation qui a été super, toutes les personnes qui m’ont encouragé avant et pendant la course, les gens qui m’ont donné des conseils, les gens super sympa que j’ai rencontré sur l’épreuve, et mes collègues de club avec qui je me suis entraîné.

Je m’excuse auprès des personnes que j’aurais pu oublier, mais aussi, a celle que j’ai embêter tout au long de l’année, car je ne mangeait pas gras ou encore car je me couchait tôt pour aller m entraîner !

Pour info, Thierry nous à rejoint le soir même, par miracle il n’a eu aucune fracture…

Y a plus qu’à remettre ça pour que lui aussi soit finisher ! Thierry compte sur moi, je serais présent !

PS: Toutes les photos bientot dans la rubrique album photos.

Publié dans Compétitions

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